Thursday, October 26, 2006

Je Suis Berenice

C'est moi seul aussi qui pouvais me détruire
Je pouvais vivre alors et me laisser séduire;
Mon coeur se garder bien d'aller dans l'avenir
Chercher à ce qui pouvait un jour nous désunir.
Je voulais qu'à mes voeux rien ne fût invincible,
J'examinais rien, j'espérais l'impossible,
Que sais-je? J'espérais de mourir à vos yeux,
avant que d'en venir à ces cruels adieux.

Cette bouche à mes yeux s'avouant infidèle,
M'ordonnât elle-même une absence éternelle.
Moi-même j'ai voulu vous entendre en ce lieu.
Je n'écoute plus rien. Et pour jamais: adieu
Pour jamais! Ah! Seigneur, songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime?
Dans un mois, dans un an, comment soufrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
sand que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que tout le jour je puisse voir Titus?
Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus!

Que dis-je? En ce moment mon coeur, hors de lui-même,
S'oublie, et se souvient seulement qu'il vous aime.

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